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La tête sous le sable ?

Après un printemps précoce, et les espoirs associés, la déception fut grande !

Ni le colza, ni les acacias n'ont apporté à la majorité des apiculteurs la miellée attendue. Parfois elle fut nulle ! Et alors une quinzaine de jours de pluie est arrivée... Catastrophique !

Pour les apiculteurs familiaux, cela n'est pas un souci majeur. Je le dis parfois en plaisantant, faute de miel on peut manger de la confiture...

Mais pour tous les professionnels de l'apiculture cela est un problème majeur. Comment développer l'exploitation, comment la pérenniser, parfois tout simplement survivre ?

Cela fait trois années consécutives que les récoltes sont faibles, parfois très faibles. En cause les conditions météorologiques, indiscutablement, mais pas seulement...

De nombreuses colonies périssent en hiver... les anciens ne connaissaient pas cela à un tel niveau !

Des ruches orphelines en grands nombres après l'essaimage... les anciens ne connaissaient pas cela !

Pourquoi les reines fécondes « normalement » 4 ou 5 ans, ne le sont-elles plus que 2 ans ?

Pourquoi le pollen emmagasiné conduit-il à des difficultés de développement du couvain ?

Bien d'autres questions sont posées... et la réponse proposée par « nos autorités » est « le syndrome d'effondrement des colonies » FACILE !

Face à une épidémie de peste, nos anciens n'ont pas pensé à formuler le problème de la sorte : « Syndrome d'effondrement des humains » afin de cacher les véritables causes. Le flou artistique, bien organisé, bien planifié avec une bonne communication permet de dévier toute analyse du problème et toute solution.

Il y a quelques années, le Ministère laissait entendre que les pratiques apicoles étaient en cause. Cible : l'apiculteur ! Qu'il soit pro ou familial, ses méthodes étaient remises en cause. Ce qui avait marché des décennies ne convenait plus... Certains y ont cru !

Un document sur les bonnes pratiques apicoles a même été rédigé. Ne nions pas l'intérêt d'un tel document, mais l'immense majorité des apiculteurs attentifs à la vie de leur cheptel, attentifs aux conseils d'amélioration de l'élevage des abeilles, n'avaient pas besoin de ces conseils qu'ils appliquaient déjà.

Scientifiquement, il est nécessaire d'analyser une situation en prenant en compte divers paramètres. Les méthodes d'élevage des apiculteurs, certes, le cadre « géographique » où est le rucher, évidemment, l'environnement écologique, indiscutablement... Mais n'est-il pas plus aisé de cibler les méthodes d'élevage des apiculteurs (bien qu'ils appliquent des méthodes ancestralement efficaces) ?

Et si les raisons étaient autres ! Notre environnement a changé en quelques années : disparition des haies, des bosquets, utilisation massive de pesticides systémiques puissants...

Un autre environnement est nécessaire à nos abeilles ! Agriculteurs et apiculteurs, nous avons la responsabilité d'un cadre de vie favorable au monde animal : les humains et les autres espèces...

Le Ministère de l'Agriculture se doit d'entendre les propositions de l'UNAF et du SNA... et ouvrir les yeux sur la réalité des dangers pour l'apiculture. L'autruche se met la tête sous le sable pour ne pas voir la réalité... Les autres ruches, les notres, ne peuvent pas vivre sous le sable...

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